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1980-1990
Geneviève
ROUSSEAUX
VOLCAN - février 1981 Nous publions en première page la photo
d'une oeuvre de Michel DELAERE. Nous comptons lui consacrer un tout prochain
papier. C'est un artiste qui chez nous est très, trop peu connu. Il faut dire
qu'il ne s'est pas encore vraiment montré au public, sauf en Flandre où son
exposition a remporté un très vif succès. Nous avons eu l'occasion de le voir
chez lui en famille, au milieu de ce qu'il fait. Ce fut une rencontre
découverte d'un intérêt exceptionnel que nous comptons vous faire partager
tout prochainement, mais nous ne résistons pas au plaisir de vous mettre en
appétit... Charleroi |
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Michel N'DIAY - Michel DELAERE présente à la galerie Beciani jusqu'au 13
mai une production artistique élégante, originale et inspirée, baptisée
"sculpture murale". Il s'agit en fait de panneaux en bois sculptés avec une
finesse et une précision impeccable pour obtenir l'effet recherché. Qu'il creuse une silhouette féminine, ou qu'il l'intitule
sein, fesses, naissance de ventre, ou genou, son oeuvre s'écarte de l'inspiration
charnelle initiale pour nous offrir en fait, le mouvement brillant, les
lignes et les courbes épurées qui saisies pour elles-mêmes, rejoignent l'art
abstrait. J'ai particulièrement apprécié les sculptures où la
recherche de DELAERE se simplifie encore d'avantage, avec un équilibre d'une
surprenante justesse, et celles où le dessin des surfaces concaves ou
bombées, et des sillons souples épouse avec harmonie l'évolution même de la
veine du bois. Il s'agit là d'une exposition peu commune et pleine d'attrait. Galerie Beciani, Charleroi. |
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Geneviève ROUSSEAUX
JOURNAL ET INDEPENDANCE avril
1981 L'oeuvre la plus récente de Michel DELAERE en vitrine, dans
le frémissement perceptible du blé soumis au soleil, à la pluie, aux
éclairages divers, aux regards, serait invitation, gageure, appel? L'exposition elle-même
retracera l'histoire d'une démarche depuis les silhouettes figuratives, les
complications tourmentées des formes qui se cherchent dans une tension
certaine qui est celle de l'esprit, jusqu'à cette ascèse dépouillée de ses
dernières réalisations. Attentif, on y lira en
filigrane l'irrésistible montée d'un amour avec ses premières découvertes
quand le bois sert à ébaucher très personnellement déjà des rêves qui se
précisent, quand il est travaillé ensuite en profondeur en reliefs un peu
brusques, presque sauvages où la couleur foncée creuse encore la tension...
Progressivement s'établit une connivence à laquelle répond la blondeur de la
matière, ses nœuds, ses fleurs, appellent la caresse de la main, ses veines
sont pulsations pour le corps de la femme, dit et redit de manière toujours
plus subtile. Hanche qui se devine, plénitude des courbes, grâce d'une jambe
étendue, abandon d'une chute de reins. Tout devient suggestion légère
qui atteint presque aux limites du silence comme si l'artiste cette fois
était seul dans l'intimité la plus préservée et la plus secrète avec son
sujet, son dessin, un outil de plus en plus fidèle au désir de l'esprit, à la
volonté de la main. La ligne demeure témoignage
irrécusable de l'intervention de l'homme sur le matériau; la lumière et
l'ombre joueront sur ces reliefs, complices invitées à des noces charnelles
et mystérieuses; Ceux qui manqueront ce
rendez-vous sont impardonnables. A la galerie Beciani.
Charleroi. |
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Michel N'DIAY - Dans ses sculptures murales (sur
cèdre rouge), Michel DELAERE utilise, transforme, recrée les lignes, les
mouvements, les reliefs du corps féminin qui deviennent les éléments de
composition presque abstraite, ou totalement dégagées de la réalité. Les oeuvres ou apparaissent réellement le buste nu épuré,
m'apparaissent d'ailleurs moins intéressantes, moins originales que celles
qui s'écartent avec aisance du figuratif. La perfection de son travail, la qualité du polissage du
matériau, la finesse, l'élégance de la composition, la force sobre du
mouvement accusé, l'équilibre des reliefs et des creux offrent à ses
réalisations un défi admirable, un rythme prenant, une classe remarquable. La ligne souple fuit, évolue, incise le bois, soulignée
par un autre relief, séparant différents plans. L’œuvre change généralement d'attrait, d'effet, selon
l'endroit d'où on la regarde, et selon l'éclairage qu'elle reçoit. L'artiste s'efforce souvent à une sobriété essentielle qui
constitue elle-même une audace, un défit. Michel DELAERE confère au bois une sensualité permanente
et raffinée. Galerie Beciani, Charleroi. |
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Michel N'DIAY
- Michel DELAERE nous revient à la
galerie Beciani, avec une série particulièrement réussie et homogène de panneaux
de bois de cèdre rouge sculpté d'une extrême élégance, d'une pureté de lignes
et de formes étonnantes. Il fait vivre les courbes du corps féminin avec une
sensibilité inouïe pour ce matériau qu'il a purifié, poli à l'extrême au
point que le bois semble devenu pour lui une matière malléable, souple,
docile comme les rondeurs de chair elles-mêmes, à la caresse de la main ou du
regard. Maîtrisant pleinement sa technique, il parait façonner ses
bas-reliefs comme une pâte pour y amener les collines sensuelles, les creux
secrets, les galbes superbes, les reliefs et les fentes subtils qui jouent
avec les ombres et les lumières faisant prendre à l’œuvre des aspects
mouvants, fascinants. Les lignes, le graphisme précieux qui doit servir de base
à la composition sculpturale, rappellent avec un perfectionnisme racé, et un
grand équilibre de construction, le mouvement d'une croupe, le dessin d'un
sein, le volume d'une hanche, mais bien souvent sans perdre le magnétisme de
leurs sources charnelles, ces éléments deviennent les composants sublimés de
jeux abstraits brillants. Nous ne décrirons pas les oeuvres de DELAERE, car si elles
imposent incontestablement une manière, un style, un esthétisme qui vise à
l'essentiel à partir de quelques principes habituellement mis en valeur,
chacune d'elles, que l'on pourrait croire semblable à sa voisine, est
pourtant différente et fait oeuvre de création. Galerie Beciani, Charleroi. |
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Michel N'DIAY - Les bas-reliefs en cèdre rouge et au polissage extrêmement
fini de Michel DELAERE révèlent toujours une haute maîtrise de la technique
et de la matière, opposant avec un profond équilibre, reliefs légers, boulés
aux allures "organiques", lignes droites et courbes. Les oeuvres présentes marquent une évolution vers des
structures d'avantage scindées qui expriment une démarche plus âpre, plus
épurée encore. Centre culturel Claretie,
Merbes-le-Château. |
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L. DISPAS -ECHOS ET POTINS
SUR L'ART LIEGEOIS- mars 1984. "PURETE"
Michel DELAERE ne décevra pas en se mesurant
magnifiquement à une matière somptueuse mais rebelle, le cèdre rouge, qu'il
dompte avec une déconcertante aisance: le bloc rétif se plie docilement à la
ludique opposition des courbes et des droites austères harmonieusement
agencées, au rythme d'une composition élégante autant qu'intelligente. Galerie Aturiale,
Liège. |
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Willy
LESUR
- Le cèdre rouge, caressé par la lumière prend des tons
chauds et dorés. Un soleil pâle de printemps tout neuf glisse sur les
panneaux de DELAERE; effleure les surfaces lisses, joue sur les formes rondes
comme une main amoureuse sur un corps, ombres les creux, et s'attarde aux
lisières de ce qui pourrait être amorce de colline ou courbe d'un sein. Tout ici, est charme charnel, sérénité séductrice,
allusion et douceur, plaisir de l'oeil et envie de toucher, de suivre du
doigt la surface poncée, satinée comme une chair et comme elle vivante dans
les veines du bois noble. DELAERE, en quelques années, évolue d'une figuration
réaliste un peu chargée à ce qu'il montre aujourd'hui: une abstraction
suggestive, où le ciseau n'entaille qu'une partie du panneau, laissant
intacte des surfaces qui sont comme des ciels, des plages, des espaces libres
qui préparent le regard à la sculpture elle-même et mettent en valeur son
pouvoir d'expression. Raffinées, épurées, ces sculptures murales où tout est
suggéré avec une grande économie de moyens font penser à cet art oriental qui
traduit si bien un art de vivre. Galerie Aturiale,
Liège. . |
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Stéphane
REY -L'ECHO DE Michel DELAERE est nè à Buvrinnes
en octobre 43. Il habite et travaille actuellement à Fontaine-Valmont. Quelques expositions individuelles, des participations
plus nombreuses à des ensembles, l'on peu à peu fait sortir de sa retraite.
Les sculpteurs font rarement claquer les drapeaux au début de leur carrière. Celui-ci allie à l'invention des formes la plus séduisante
maîtrise de l'artisan. Il travaille le cèdre rouge du Canada en ronde bosse
et en tire des demis-volumes assez étonnants, panneaux muraux d'une aimable
abstraction ou l'on découvre des formes d'une séduction étrange qui sont
indubitablement inspirées des rondeurs de la chair féminine. On imagine que l'on réalise de telles choses par la
technique du modelage où la matière ductile obéit aux pressions et aux
caresses de la main. Mais on demeure sidéré devant l'adresse du tailleur de
bois qui tire de son matériau poncé, poli, peaufiné, une vie qui s'exprime en
galbes, en creux d'une extrême douceur, en tendresses quasi charnelles. Ces fragments emprunté à la chaleur de la vie, qui ont
l'apparence ici d'une épaule, d'un sein, d'une hanche, ne militent cependant
pas pour la figuration, issues d'une réalité concrète, ces choses se
retrouvent digérées, assimilées par l'abstraction à quoi elles apportent
quelque chose de délicat, de troublant et de suprêmement fascinant. |
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DUMOULIN
-NORD ECLAIR- -JOURNAL DE MONS- - MICHEL
DELAERE A Prenez un bois de cèdre rouge du Canada et puis...Et puis
confiez-le à Michel DELAERE, lui seul saura donner la vie à cette matière
rare, à la texture et aux tonalités naturellement chaudes. L'oeuvre sculptée
de DELAERE à quelque chose de spontanément attachant? Après une époque où
l'artiste ciselait le bois en ronde-bosse, il aborda la sculpture murale dans
des compositions où cuir et bois faisaient bon ménage. C'était encore sans
doute trop baroque pour cet amoureux de la ligne pure et de la force expressive qu'elle peut contenir.
Ainsi, l'unité de ton qui s'impose de prime abord lorsqu'on visite l'actuelle
exposition de DELAERE la situe-t-elle d'emblée bien loin du "déjà
vu". Cette première impression purement formelle provisoirement écartée
on s'attardera à l'oeuvre, pour constater, très vite aussi, que ma foi, elle
est d'une essence rare...(sans mauvais jeu de mots). Très sensible aux lignes courbes du corps féminin qu'il
ressent tendres et sécurisantes, DELAERE y trouve le plus clair de son
inspiration pour des tableaux sculptés dans lesquels ces lignes apparaissent
épurées, mais encore réalistes, ou alors dans l'abstraction d'une composition
originale propre à exprimer de façon privilégiée des sentiments comme
l'envoûtement, la sensualité, la nostalgie. Tout est rondeur chez DELAERE, et un patient travail de
polissage du cèdre confère à ses volumes courbes un caractère de perfection
rarement égalé. La ligne droite n'existe que pour mettre la courbe en valeur,
et les surfaces planes et polies pour mettre les sphéricités en valeur. Mais DELAERE doit être un de ces artistes maudits,
beaucoup plus maudits que les zonards ou autre ultra-marginaux, dans la mesure, justement, où son art se
situe pile à mi-chemin entre le traditionnel et l'avant-garde. Ou alors, les
snobs mis à part, il plaira à tous sans distinction. La vérité devrait se
situer dans cette dernière hypothèse. Comme, en effet, ne pas être séduit par
ces formes finement sensuelles, ces mouvements calmes et subtilement
équilibrés, ou le bonheur sereinement voluptueux que ne peut manquer
d'évoquer l'agencement des volumes lisses. Galerie 7 à Mons. |
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M.G.
MOREAU
- Chacun peut aisément penser aux nombreuses utilisations du
bois, qu'elles soient fonctionnelles ou décoratives. Mais si vous ne
connaissez pas Michel DELAERE, jamais sans doute, vous n'imaginerez pas à
quoi peut aboutir le savoir-faire d'un artiste adroit. Le bois, en l'occurrence le cèdre rouge, par son aspect à
déjà en soi une vie et dégage une impression de chaleur et de bien-être. En
partant de là, Michel DELAERE renforce son habileté, l'équilibre entre les
lignes droites et les courbes et l'harmonie entre les creux et les bosses. L'artiste choisit des panneaux de cèdre où la fleur du
bois est quasi inexistante pour souligner encore la sobriété de son
expression. Les nuances de ton viennent du dessin naturel du bois placé
verticalement ou horizontalement; les zones d'ombre et de lumière, les
lignes, le relief inscrit dans le bois par l'artiste. Son matériel de travail
se limite au ciseau de sculpteur et au papier verré pour polir la surface. Ici encore, on retrouve la volonté de l'artiste de
travailler et de créer dans la simplicité. A la galerie "7" à Mons, jusqu'au 4 novembre. |
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Roger FOULON
-LE RAPPEL- octobre 1985. Michel DELAERE qui vit à Fontaine-Valmont, est un
sculpteur doué qui travaille le bois avec talent. Il a d'ailleurs une longue
expérience de ce matériau. Il s'occupa, voici quelques temps, à la
construction de maisons entièrement réalisée en bois. De cette époque et de
ses recherches techniques, il à gardé le sens du "beau" qui le
guide à présent dans la conception de ses sculptures murales. Il expose
actuellement à la galerie Beciani. C'est une exposition à voir. Il s'agit là de grands panneaux de cèdre découpés,
chantournés, griffés, poncés, polis avec amour. Chaque fois, le sculpteur
invite l'oeil à imaginer, par delà les apparences, des vallonnements, des
plis de terrain, des arrondis de sol, des formes féminines: sein, une croupe,
une épaule. Les galbes attirent la main pour un plaisir subtil. Chaque oeuvre
suggère sans jamais décrire. Elle est invitation à une recréation d'un monde
rêvé. Car ces sculptures murales ont un relief savamment modulé. On peut s'y
aventurer et découvrir des enfoncements, des creux secrets, des plongées vers
des touffes d'ombre qui semblent vivre parmi les stries du bois et les noeuds
dont l'artiste tire profit pour déterminer d'intéressants graphismes. Il
s'agit bien ici, par delà les apparences, d'un monde imaginaire dont
l'artiste se révèle, inconsciemment, par un érotisme à peine décelable mais
omniprésent. Des allusions plus féminines apparaissent parfois à la cimaise
(comme dans femme), mais l'abstraction (à la manière de Mondriant, mais un
Mondriant auquel s'ajoute le volume) a aussi son mot à dire. Toujours, le titre des oeuvres est déjà poésie (Débarrassé
de mes scories, Au replis du temps, Temps insoumis ou Entre deux âges). Michel DELAERE semble aussi opérer une mutation dans sa
conception artistique. Une très belle sculpture, intitulée Mon secret (est
pour cause, puisqu'elle recèle réellement un secret) se dresse, solitaire,
comme un totem au noeud patiemment délimité. C'est une voie que le sculpteur
devrait exploiter d'avantage. Né à Buvrinnes en 1943, Michel DELAERE à commencé
d'exposer en 198O, soit individuellement, soit en groupe. Il fait aussi
partie des Artistes de Thudinie. En moins d'un lustre, il s'est déjà taillé
une belle réputation. Il la doit à son originalité servie par un beau talent. Galerie Beciani, Charleroi. |
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Michel N'DIAY
- Collines, vallons fantasques, boursouflures légères
s'épanouissent comme un bouquet de formes, de reliefs et de creux au milieu,
au sommet ou plus volontier vers le bas de panneaux de cèdre lisses, clair ou
légèrement foncés. Ces bas-reliefs de bois à la construction mêlant
l'élégance à la sensualité, naissent souvent à l'issue d'une faille, ou de
plusieurs fissures qui s'y rencontrent. Ces travaux apparemment abstrais prennent cependant une
dimension "corporelle" des plus fascinantes. Ces plis et replis
"charnels", ces courbes subtiles évoquant, avec un érotisme
précieux, fignolé les charmes de la nudité. Partant de ce principe, Michel DELAERE n'entre pas dans un
système facile, mais laisse courir son imagination d'une oeuvre à l'autre
avec une belle souplesse imaginative imprimant à ses panneaux un rythme
constamment attractif, passant même par des stades où il oppose le mouvement
du carré souple à celui des formes ovoïdes, d'autres où il découpe en partie
la sculpture au sommet de la surface, ou bien l'isole complètement: une
variation particulièrement agréable d'un thème esthétique, du rapport très
accomplis et voluptueux entre l'artiste et le bois. Galerie Beciani, Charleroi. |
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Jacques
COLLARD 50
ARTISTES DE BELGIQUE, tome II avril 1986. Michel
DELAERE: "TRANSCENDANCE DU CHARNEL".
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Roger
FOULON
-LE RAPPEL- - - PRESENT A CANNES, BIENTOT A BRUXELLES, LES "RELIEFS" DE
MICHEL DELAERE, PORTENT HAUT L'ART DE THUDINIE. En 1975, à Fontaine-Valmont, petite localité de Au fil des ans, cet artiste né à Buvrinnes en 1943 (entré au sein
des Artistes de Thudinie le 22.09.84) a élaboré une oeuvre variée et d'une
qualité exceptionnelle. Il a présenté ses sculptures lors des expositions
organisées par les Artistes de Thudinie, mais également dans de nombreuses
expositions personnelles en Belgique et à l'étranger. Dans son atelier, établis, rue des Prés, N°1 à Fontaine-Valmont,
Michel DELAERE se livre depuis quelques temps à d'autres recherches
esthétiques. Usant d'une technique nouvelle et de matériaux nouveaux inédits,
il taille sans cesse des modulations savamment orchestrées. Ainsi, de vastes
espaces de bois venus d'Espagne, sont sculptés, poncés puis laqués dans des
tonalités que l'artiste choisit avec beaucoup de discernement. Sur ces aires
traversées de déchirures, de cicatrices ou de blessures, des fils colorés
rejoignent des lèvres, ce qui confère à l'ensemble un aspect à la fois
inquiétant et générateur d'émotions subtiles. Michel DELAERE expérimente
aussi sa sculpture sur des panneaux de béton expansé et assemblés. Un nouveau
support très délicat à travailler mais qui permet d'obtenir des oeuvres assez
monumentales qui pourront prendre place à l'extérieur et où la lumière et les
ombres jouent sans fin. Ces grands panneaux ornent l'environnement immédiat de la demeure
de l'artiste, une maison claire, construite en grande partie en bois, qui
domine Actuellement, des oeuvres de Michel DELAERE sont exposées à
Cannes. Fin septembre et début octobre, l'artiste fontainois présentera une
belle exposition dans une galerie bruxelloise. |
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Paul CASO
- LE SOIR - octobre1986 Les puristes se délecteront en
parcourant l'exposition des panneaux sculptés de Michel DELAERE 0 Ce brillant artisan poète,
installé en terre gallo-romaine à Fontaine-Valmont, excelle à créer dans la
sereine surface du cèdre rouge du Canada des mouvements en creux, lignes de
vie, ruptures sensuelles, bordures gonflées, échancrures mystérieuses, qui
peuvent, quand on en force le secret, s'ouvrir pour révéler des caches à
bijoux. Tout cela est réalisé avec une
science de l'arabesque et du polissage admirable. Il est aisé de faire un
rapprochement avec les toile de Fontana, mais le bois travaillé de Michel
DELAERE est à lui seul un trésor de la nature, un luxe qui se plie aux
exigences savantes et métaphoriques de l'esprit. Il y a dans cette exposition une noblesse de l'intention qui frappe et enchante. Galerie Montjoie, Bruxelles. |
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Anita NARDON - LE DRAPEAU ROUGE -
octobre
1986. TEL UN ORIENT SENSUEL Peut-on qualifier son art de
sculpture? Ce sont des surfaces de bois, et qui plus est de bois précieux.
Ces plans sont en relief ou ronde-bosse, comme des sortes de murs entr'ouvert
pour quelque passage secret. J'y retrouve le replis sensuel d'une chair
abondante ou la forme de la vulve. La surface polie à l'extrême, offre
l'aspect de la soie, doux au toucher, le panneau prend corps et vie. Il y a
des bois clairs et des tons chauds de brun fruités. Personnellement,
j'apprécie moins les bois noirs. Les nouvelles oeuvres soigneusement laquées
selon la meilleure tradition d'Orient, offrent un autre reflet. La réaction
du public habitué aux matières nobles est de dire "c'est du
plastic". Mais non! Les oeuvres de DELAERE sont comme
des poésies que l'on enverrait à des peuplades inconnues. La verdeur de
l'allusion sensuelle, la tendresse des replis, fait que l'on y trouve une
sereine chanson à la vie, un hymne à l'amour, à la fraternité avec des lignes
de force qui constituent un merveilleux élan vers l'autre, les autres, une
sorte d'harmonie cosmique donne le ton à l'ensemble. Ce jeune artiste
hennuyer surprend agréablement. Galerie Montjoie à Bruxelles. |
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Stéphane REY
- DELAERE,
AVEC QUI LE BOIS SE FAIT CHAIR. DES
COURBES, DES CREUX, DES ENTAILLES ET DES DECHIRURES QUI FONT REVER: Né à Buvrinnes (Hainaut)
pendant la guerre, Michel DELAERE, autodidacte, habite et travaille
actuellement à Fontaine-Valmont. Il s'est montré discrètement ici et là et
c'est à Knokke que nous le rencontrâmes pour la première fois, il y a deux
ans. Le voici aujourd'hui à Bruxelles avec un ensemble important et
révélateur. AMOUREUX DU BOISTrès habile travailleur du bois,
la main légère, il invente des formes au départ de panneaux de cèdre rouge du
Canada, pratiquant la ronde-bosse et créant des panneaux sculptures d'une
aimable abstraction où l'imagination a tout loisir de faire des
rapprochements avec la réalité. Michel DELAERE donc, caresse le
bois, l'apprivoise, pour tout à coup l'entailler, lui creuser le flanc,
prenant plaisir ensuite à polir la plaie, à en arrondir les contours, à
donner à cette effraction de la belle surface ligneuse, l'apparence d'une
rondeur féminine, d'un fruit plein et doux, mais aussi parfois d'une plaie
suturée où l'on voit encore les fils noués par le chirurgien opérateur. TAQUINER L'OEILL'artiste ne se contente pas de
peaufiner les belles surfaces de cèdre d'outre-Atlantique. C'est un bois
tendre mais stable, qui ne se déforme pas s'il fait humide, ni ne se fend
s'il fait trop sec. Il le patine parfois en noir et cette fausse ébène a
beaucoup d'allure, plus à notre sens que les panneaux laqués d'une grande
perfection de couleur, dont la brillance, et l'aspect général évoquent le
métal polis de la carrosserie automobile. Ces oeuvres ont toutes leur
secret. En cherchant bien, côté tranche, on découvre la trace d'une petite
obturation de la grandeur approximative d'une pièce de cinquante centimes.
Elle abrite un message, scellé dans l'épaisseur du bois et nous ne saurons
jamais ce qu'il contient. C'est une sorte de déclaration de l'artiste
vis-à-vis de lui-même, dans le genre "je suis contant de ma
journée" ou "ma grande a été gentille avec moi". Parfois aussi un panneau
coulissant découvre quelque cachette gainée de feutrine, alvéole à bijoux... UN ARTISTE AMBIGUMichel DELAERE n'est pas sans
problèmes, ni sans arrière-pensée. Son adresse manuelle, d'une imagination
qui réussit à donner l'apparence d'une feuille de plomb sur elle-même
repliée, ou d'une coulée de miel grasse et douce, ou encore de la viscosité
d'une huile épaisse qui hésite au bord de la chute On laissera à chacun le soin et
la joie d'interpréter ces courbes, ces rondeurs, ces entailles et ces
déchirures. De quoi longtemps rêver. Galerie Montjoie, Bruxelles.
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J.P. BOUYXOU & N. HUGNET -PENTHOUSE- septembre
1986. L'ART ET ...on retrouve la même volonté
d'associer le beau et le fonctionnel chez le sculpteur Michel DELAERE, qui
signe son oeuvre "Et lorsque nous...", un admirable bas-relief
mural (12O x 12O), somptueusement sobre, dont la partie principale, un corps
féminin nu, coulisse pour laisser apparaître des rangées d'écrins à bijoux. DELAERE -un belge- pense qu'en
acquérant une fonction utilitaire, "l'art prend une autre vie". De
la sorte, il s'agirait de "proposer de vivre avec l'art" et non
"entouré par lui". Dans sa préface au catalogue de
l'exposition, Gérard Xuriguera abonde dans le même sens quand il constate que
cette manifestation "entend nous dévoiler une autre face de l'art,
associée à l'existence journalière, qui, par son adhésion à la vie, se
décline au quotidien". Il peut légitimement écrire que "son propos
est de nouer un dialogue direct, sans intermédiaire, avec des groupes humains
parfois tenus à l'écart des jeux artistiques", puisque "tout en
conservant à l'oeuvre son intégrité, sans détournement, fragmentation,
translation ou amputation, l'artiste y introduit un axe fonctionnel",
permettant à sa propre création d'assumer deux "vocations", celle
de "communiquer un sentiment esthétique et celle de "remplir sa
mission utilitaire"... Espace d'une Vision, Moulin de Mougins, Golfe-Juan, France. |
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Pierre-Jean
FOULON
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LE SPANTOLE - 4è. trimestre 986. Michel DELAERE est né en 1943 à Buvrinnes près de
Binche. Son père travaillait la terre, sa mère tenait un petit commerce sur la
place de l'église. Enfant, il sculpte des grottes dans les planches de caisses à oranges.
A 14 ans et demi, il est embauché dans un atelier de menuiserie. Vers 1963 installe son propre atelier de menuiserie. Vit aujourd'hui, avec sa femme et ses deux enfants, à Fontaine-Valmont,
près de Thuin, en bordure de Depuis les années 7O, il s'adonne à la sculpture d'abord des
rondes-bosses puis des panneaux. Depuis 1980, nombreuses expositions individuelles ou collectives en
Belgique et à l'étranger. A
l'heure où un artiste comme Bazelitz, en un impressionnisme un peu fou et
quasi revanchard, sculpte dans les troncs des totems frustes, à peine
ébauchés, qu'il colorie à la manière d'un océanien, à l'heure ou formes et
couleurs se remettent à éructer au travers d'oeuvres revenant aux fulgurances
et aux outrances primaires, on est stupéfait de pénétrer dans l'atelier du
sculpteur Michel DELAERE. Là, naissent des panneaux, des bas-reliefs en
quelque sorte, à propos desquels il y a urgence, même encore aujourd'hui à
citer les mots du poète (on les a malheureusement trop souvent mal dits):
"Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté". Une
autre image, plus contemporaine celle-là (car l'oeuvre de DELAERE, elle, est
bien d'aujourd'hui): un lac immense, aucune vague, aucune ride; quelques
reflets, quelques lignes seulement, immensément parallèles; soudain, de côté,
au centre,
entre deux zones, un affaissement: l'eau s'engouffre vers la terre, créant
courbes, flots, rugissements, débâcles, cataractes: vision qu'on peut avoir
d'un panneau sculpté par DELAERE. L'artiste
aide le spectateur à se l'imaginer, lorsqu'il affirme: "ma sculpture demeure lisse, comme une journée où il ne se passe
rien; puis subitement l'événement". Ce dernier, point central,
nervure obligée, apparition subite de mouvement et de forme , d'action et de
lumière. L'oeuvre
chez DELAERE, est puissamment réfléchie. On ne se lasse guère d'écouter
DELAERE parler de sa sculpture. Ses commentaires, mûris, modelés par une
démarche que d'aucuns prétendraient philosophique, entraînent à la surface de
cette mer étale où, subitement, l'on se noie dans un déluge de vagues douces,
énormes et envoûtantes comme des seins ou des glacis de femme. L'artiste
parle beaucoup. Et pour affermir son message, il enchâsse dans la tranche de
ses reliefs de petits bouts de papier qu'il emmuraille par la suite à l'aide
d'un bouchon de bois collé: on n'en voit plus que la trace. Et l'on se
demande alors ce qui pousse l'artiste à dire tant puisqu'il dissimule.
D'ailleurs où vont les vagues qui s'écroulent dans son oeuvre? Maintenant
la technique: elle est capitale. Le lac, un vaste panneau de cèdre du Canada:
eau délicatement rouge, ocrée, parfumée de résine et tendre sous l'ongle. Les
lignes et reflets: les fils du bois, d'un bout à l'autre du panneau.
L'affaissement, l'événement ( pour
reprendre le mot de DELAERE): une taille en surface puis en profondeur du
bois. Respectant les fibres, ondulant à travers le réseau organique, les
formes naissent d'abord violemment amenées par un travail de sape: l'événement peut même naître d'une
érosion à la tronçonneuse. Puis, à la gouge, le ciseau. Là, le geste est
souverain. Sans maillet, avec la seule force des bras (l'un entravant la
pulsion de l'autre), approfondir la taille, bomber les volumes, creuser les
plis, ourler les chutes. Puis, comme on caresse une chair, comme on effleure
une peau, sans fin épurer la forme au papier verré, nuancer les courbes,
affirmer les arrêtes. Surgit cette étonnante vision d'un monde qui s'agite,
qu'on avait cru définitivement scellé. Telle
est la force de l'artiste: maîtriser son geste au point de faire oublier,
atteindre le pulpeux là où on attendait le coup, cerner la courbe là où on
soupçonnait l'éclat. Ces panneaux: la forme la plus élaborée de son art. Des
recherches aussi: l'utilisation d'un matériau
moderne, bois reconstitué tellement serré, tellement dense et fin qu'il
permet des variations les plus subtiles et les courbes les plus senties. La
taille et le ponçage terminé, la peau de pêche résorbée (l'épiderme de cette
matière, une fois poncée, offre au toucher l'aspect du fruit), un travail de
laquage étouffe sous son homogénéité toute référence à la matière, tout
rappel d'existence. La forme est là par lumière plus que par relief, par
image plus que par solide. Ultime étape du parfait? Outrage au sens? Impasse
de l'objet? On aimera ces désincarnations de l'oeuvre aboutissant aux images
du signe. Et pourtant DELAERE s'inquiète: il griffe le poli, gratte le
miroir. Et les plis, qu'il voulait cascade, ou sein, ou épaule, ou vague
deviennent cicatrices, sutures, plaies. D'où la nécessité de couturer, de
renouer: des fils (très peu) ressoudent l'une à l'autre les lèvres distendues
sous la pression du sens. Une autre direction encore: les vastes surfaces en
béton cellulaire. Le but, on le pressant: la monumentalité, l'intégration.
Déborder le panneau, le lac, pour sculpter l'océan, l'infini, l'espace. La
paroi s'ouvre enfin au ciseau de DELAERE. Et les vastes ondulations cosmiques
engendrent les plis de la terre. DELAERE, on le sent, s'élargit. Son oeuvre
est prête à devenir aussi vaste que le paysage qui l'a sans doute enfantée:
Sambre calme, étale, lisse, des collines molles sculptées par le ponçage de
l'eau, des lignes acérées de routes et d'arbres, des replis de vallons et de
courbes, des antres d'ombres et des attouchements de lumières. Dans Thuin. |
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Michel N'DIAY
- MICHEL
DELAERE A A
chaque nouvelle exposition de Michel DELAERE, on a l'impression qu'il a
atteint, dans son style, L'extrême limite du perfectionnisme., et pourtant à
la suivante, il paraît être encore allé plus loin. Maîtrisant
merveilleusement sa technique sur panneaux muraux sculptés, il parvient ici
dans ses bois purs laqués bleus ou à peine teintés de gris ou de beige
(nouveau procédé?) a faire oublier la rigidité du support par la souplesse
extrême du motif central qui lui fait prendre des "abandons" de draps froissés ou des ondoiements lisses
et purs d'une huile agitée. Son
souci d'arriver à l'essentiel l'amène à abandonner ses larges vallonnements
charnels pour un sujet réduit parfois à une simple fente horizontale ou
verticale, aux abords subtilement ondulés, parfois brisés par une
excroissance ronde donnant à la démarche une sensation organique. Cicatrices,
crevasses, plaies de la mémoire sensible, ses oeuvres parfois renforcées par
des ligatures de bois ou de fils, dégagent un esthétisme émouvant. A travers
ses sculptures, où chacune renouvelle l'intérêt et où des panneaux comme
"Avec pudeur" ou "Nécessaire est l'inutile" ressoudant
entre des parties lisses, deux portions de bois plus brut (une démarche à
rapprocher de celle de Penone), apportents une note neuve, on goûte une
étrange poésie raffinée du geste sculptural qui se ride, se creuse, disparaît
pour réapparaître ensuite, suggère une courbe de chair ou une blessure avec
d'infinies nuances. Galerie Beciani, Charleroi |
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Maurice HOUSSIERE -JOURNAL ET INDEPENDANCE- février 1988. "MICHEL DELAERE SCULPTE SURTOUT LE RAPPROCHEMENT DES
ETRES". Voilà un artiste qui, sans trop y croire encore, a apporté la
synthèse propre à la recherche même de l'artiste: celle qui fait se joindre
le quotidien et la beauté. Expliquons-nous: l'on considère comme de
véritables oeuvres d'art les vases étrusques retrouvés sous la terre ou dans
les fonds marins. La patine des siècles, la noblesse du temps enseveli leur
ont donné d'office le titre d'oeuvres d'art. Dans leur contemporalité
cependant, ils n'ont jamais été que des objets utilitaires, mais fabriqués
par des sociétés anciennes dans lesquelles on savait transcender l'utile par
le beau. Cette démarche est l'une de celles empruntées par Michel DELAERE,
sculpteur, qui par son amour du bois d'abord, a su tirer des lignes
éminemment signifiantes de son univers ou de ses obsessions, les transposant
sur des oeuvres qui avaient pour but de s'intégrer dans l'habitat. Telle, par
exemple, cette sculpture murale en bois se séparant en ceux panneaux pour
laisser voir une armoire à petits objets qu'aucune femme ne pourrait
mépriser. Telles aussi ces portes si belles en rideaux de théâtre, taillées à
la gouge dans du hêtre. On aurait tort cependant
d'arrêter là les possibilités de Michel DELAERE, tant ses capacités et ses
créations ont montré qu'il n'avait pas de limites. Parti du bois, traversant de sa
fougue le béton puis l'acier, Michel DELAERE laisse tomber son empreinte sur
les matériaux, une marque artistique aussi originale qu'une empreinte
digitale. LES MEMESQuand on dit que son art est
original, qu'il est issu des grandes traditions de l'art dans ce qu'elles ont
de magique et de sorcier, à tel point que quelquefois il arrive que l'on
pense à l'Afrique et ses sortilèges, l'artiste se cabre et s'interroge, sans
comprendre ce qu'on lui veut. "Mes connexions sont dans le rêve,
riposte-t-il, et les grains du rêve
sont semés dans la petite enfance. Je prolonge seulement, -et seulement
signifie en esseulé-, ces instants merveilleux tu temps où j'étais
gosse". A 44 ans, (c'est un chiffre porte-chance),il
s'est tout de même imposé comme artiste confirmé. "Je suis peut-être parti d'un manque, d'une volonté de
rapprocher les êtres humains. Mais ça j'y pense après coup. C'est vrai que
toute mon enfance a été véritablement enveloppée par la famille. Nous étions
très unis, mon frère, mes parents, dans l'exclusive presque du monde
extérieur. Oui, quelque chose devait manquer, que j'essaie de retrouver
depuis les 10 ans que je travaille le bois, la pierre...". "Je crois que la maison, par exemple, doit posséder en son
sein un mur de brique qui a l'air de pénétrer dans l'intérieur de la demeure,
pour que les enfants puissent s'y adosser rudement, symbole déjà de leur élan
vers l'extérieur de la famille". Ce rapprochement forcé des être
humains est noté par ces plis dans ses sculptures où parfois apparaît un
point de suture. Michel DELAERE a d'abord aimé sa femme; il a assuré le
prolongement de cet amour dans son art, portant sur une courbe toute la
tendresse d'un homme pour sa compagne. Phrase pleine, profondément inspirée
de ce qu'il vivait dans son corps. Puis est venue la férie du couple
accompli, venu à sa maturité, mais toujours exprimé, même s'il y a des
déchirures, par des surfaces planes qui symbolisent les bras ouverts. Pendant trois ou quatre ans,
travaillant sans cesse le cèdre, on finit par lui dire trop souvent "ah!
quel beau bois!". Lassé, il se dirigea vers la pierre de France, mais
elle était trop lourde, trop "inaccrochable" à quelque cimaise que
ce soit. Il passe donc au bois laqué, technique dans laquelle le bois
disparaît en temps que matière au profit de l'effet sculptural proprement
dit. Puis encore, il vint à regretter la fibre du bois, sa couleur, sa beauté
intrinsèque rendue plus évidente encore par le polissage. Il faut d'ailleurs
choisir son bois, s'il est taillé dans son fil ou sur quartier. Mais comme un vrai gourmet, il
ne s'arrête pas de découvrir, de vouloir découvrir des voies nouvelles, il ne
peut résister à la tentation du béton, du cellulaire, enfin de l'acier, du
fer et de la fonte, qui lui ont donné de grands moments: "ah! dit-il ces
instants ou après un volcan fait des fumées du bois enflammé sous la fonte,
on guide encore sur les cendres les derniers traits à dessiner!". Mais il ne reste cependant dans
l'oeuvre finie aucune marque de travail. "Je
ne veux pas vendre de la sueur, proclame-t-il, Je veux estomper toute image de peine. C'est pourquoi chez moi, la
sculpture est lente, de la gouge au papier de verre, le bois évolue
lentement. Tout n'est plus que finesse des plis, volupté de la courbe,
déchirement de la déchirure et de ses angoisses". Il ira plus loin encore. Il
suffira pour s'en convaincre de se rendre à partir du 28 février au Heyzel à
Bruxelles où il exposera ses premières oeuvres monumentales, dont la plus
grande mesure 2,5m sur 3m. Dix-sept oeuvres en tout y seront montrées. Fontaine-Valmont. |
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Janine LAMBOTTE
- POURQUOI PAS?
- février 1988. Un artiste,
un sculpteur à Batibouw? Personne n'à trouvé la démarche insolite en 1987. Au
contraire, la grand public s'est montré intéressé par cette confrontation
inhabituelle, l'art dans l'expo, et l'expérience fut réussie du côté des
visiteurs. Elle ne le fut pas moins pour l'artiste, Michel
DELAERE, la quarantaine sympathique et barbue, qui avait saisi l'occasion de
concrétiser un rêve caressé depuis longtemps: réaliser des oeuvres de grande
dimensions, s'exprimer pour la première fois avec d'autres matériaux que le
bois. Le résultat? Des sculptures monumentales en acier
et en béton, matériaux promu noble par la grâce du créateur, qui eut la
satisfaction de constater que ses oeuvres avaient toutes été achetées. Autre satisfaction, Batibouw 87 permit au
sculpteur de rencontrer des architectes attirés par son approche de la masse
murale et qui en eurent le désir d'intégrer le mur-sculpture dans certains de
leurs projets. En outre, Michel DELAERE retira de cet essai la
certitude qu'il prévoyait: il était fait pour les grandes dimensions et
n'allait certainement pas s'arrêter en si bon chemin. 1988, re-Batibouw, non plus au vent, mais en haut
des escaliers du Palais 11, où 7 à 8 grandes oeuvres en acier, en béton et en
bois reconstitué laqué prendront les visiteurs de plein fouet. L'effet "laque", ne manque pas d'être
surprenant, matière projetée uniformément sur ce "MDF" qui fait
actuellement beaucoup parler de lui. Dans un autre lieu du Centenaire, le patio, Michel
DELAERE expose, cette fois en "situation", quelques oeuvres de plus
petite dimensions en cèdre, son bois favori, en chêne, soit l'art dans la
maison futuriste imaginée par Houtinfobois et "Je
suis très heureux, dit-il, de cette nouvelle démarche, la rencontre
avec un large public parfois peu concerné par le cercle fermé des galeries
d'art. J'y trouve un véritable enrichissement, une autre ouverture". Nul doute que les visiteurs de Batibouw soient du
même avis. Michel
DELAERE est un artiste autodidacte; son père était agriculteur, sa mère
tenait un petit commerce sur la place de son village, Fontaine-Valmont, près
de Thuin. Le bois fascinait le jeune garçon qu'il était dans
les années 5O, au point qu'il façonnait de vieilles caisses en grottes
mystérieuses dans lesquelles il enfouissait ses rêves. Son cheminement semble ensuite aussi naturel que
ce bois qui l'inspire: du meuble sculpté, original (qu'il continue d'ailleurs
à réaliser quand la commande lui plaît), il arrive à la ronde-bosse, puis au
panneau pour aboutir -mais un artiste peut-il jamais parler d'aboutissement?-
à la sculpture monumentale dont on admirera quelques beaux exemples au
Heysel. Michel DELAERE a souvent exposé, seul ou avec
d'autres; en particulier les galeries Beciani à Charleroi et Montjoie à
Bruxelles lui sont hospitalières, il s'y sent bien. Artiste inspiré, fervent, généreux, il aime la
musique et par-dessus tout les compositeurs classiques, Beethoven, ce qui
n'étonne guère, un même souffle, un pareil goût de l'ampleur le rapprochant
du génial compositeur. Il aime Brell aussi; n'est-ce pas normal...
Toujours l'ampleur... Ses goûts, affichés ou secrets, seront révélés le
mercredi 2 mars dans l'émission "Bizness-Bizness", de Luc Rivet,
qui s'est efforcé de nous faire le portrait de cet attachant artiste de chez
nous, n'ayant pas craint de s'égarer dans le monde profane des visiteurs de
Batibouw. Bruxelles |
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E. M. - "MICHEL DELAERE: DE FONTAINE-VALMONT A
"BIZNESS-BIZNESS" EN PASSANT PAR BATIBOUW". Michel
DELAERE est bien un artiste de chez nous. C'est un enfant du pays, comme on
dit...Un enfant...prodige de Fontaine-Valmont. Aujourd'hui il expose ses
sculptures dans le hall d'entrée du
palais 11 au Heysel. Fort
de l'expérience réussie de l'année dernière, Michel DELAERE a donc décidé de
récidiver. Et c'est une bonne idée, en somme, puisqu'elle permet de faire
découvrir, au grand public qui ne fréquente pas habituellement les galeries
d'art, de fort belles sculptures monumentales. Le
rêve de l'artiste avait toujours été de réaliser des oeuvres de grandes
dimensions et de s'exprimer avec d'autres matériaux que le bois. A force de
persévérance, le rêve est devenu réalité puisque Michel DELAERE expose
maintenant des sculptures monumentales en acier et en béton. Mais
cela il l'avait déjà fait l'année dernière. Cette année, grâce à
l'intervention de quelques industriels dont le directeur général de Cockerill
Sambre M. Delaunois, l'artiste a pu réaliser des oeuvres en acier et en
fonte. Deux matériaux particulièrement prisés par Michel DELAERE. En effet,
ces matériaux font partie de son environnement géographique: le ferronnier
Lepuil, de A
Batibouw, Michel DELAERE expose sept ou huit très grandes oeuvres en acier,
en béton et en bois reconstitué laqué. Batibouw lui convient très bien
puisque, outre ses sculptures exposées, l'artiste réalise aussi des
"murs sculpture". Dans
le patio du Centenaire, Michel DELAERE expose quelques oeuvres de plus
petites dimensions en cèdre et en chêne. Outre
le bois qu'il a commencé à sculpter dans les années 7O, Michel DELAERE aime
aussi la musique. Beethoven, bien sûr -toujours ce goût de l'ampleur- mais
aussi Mozart. C'est sans doute pour cela qu'il a choisi le Requiem de Mozart
pour le vernissage de son exposition. Signalons
encore que Luc Rivet consacrera son émission "Bizness-Bizness" du 2
mars prochain (RTBF) à Michel DELAERE; On y verra les différentes étapes de
la réalisation de ses oeuvres monumentales en acier, chêne, béton et bois
laqué. Bruxelles. |
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Wim TOEBOSCH AICA
-GALERIE MONTJOIE- février 1989. Michel
DELAERE se présente comme sculpteur et l'on pourrait donc imaginer un homme
confrontant une section de tronc d'arbre, l'attaquant au ciseau, faisant
sauter de rudes copeaux de la masse, puis taillant de plus près, élaguant
avec un soin plus méticuleux et terminant par des petits coups de burin ou
polissant la surface. Dans
son cas, il n'en est rien et "orfèvre du bois" serait une
désignation qui conviendrait mieux à son genre de travail, indépendamment des
proportions de ses oeuvres. Michel DELAERE affectionne le carré ou le
rectangle plans plus que le volume; il préfère le relief à la ronde-bosse; il
entaille des plages ligneuses comme si elles étaient de malléables
cristallisations de sable ou des peaux vivantes qu'il traite en chirurgien
précautionneux, pourvu d'un sens esthétique raffiné. Tout
commence par non pas le choix du
matériau -le métal ou le ciment sont plus rares que le bois et le traitement
sculptural est le même- mais des essences. Fibres fines et régulières,
n'accusant que de faibles variations d'orientation et de teinte, d'un blond
de sable, d'une opalescence de miel ou d'un brun chaud d'été indien, ou
teintes en un bleu profond qui tire sa richesse du glissement et de la caresse
de la lumière. Souvent, des formes géométriques parfaites: carrés ou
rectangles, mais aussi quadrilatères étirés ou délimité, sur un côté, par un
mouvement de vague ou de noeud. Parfois, l'accolement de plusieurs sections
dessine, par ses nuancements, des rubans rigoureusement parallèles, comme
quand, au bord de la mer, une vague un peu plus forte imprègne un peu plus
profondément un ourlet de dune. Cette géométrie harmonieuse dans son équilibre et sa
sérénité, Michel DELAERE l'anime, la fait vivre, lui confère un dynamisme
qu'il fait surgir du coeur de la matière. Il fait naître dans la région
médiane de ses surfaces, des plissements, des renflements ou des
renfoncements, des coulées ou des creux orientés du nord au sud, comme si des
vallées étaient en formation sous l'effet du lent écoulement érodant d'une
cascade d'eau; ou de l'est à l'ouest, comme si la rotation de la terre ou le
souffle du vent imprimaient dans le sol des traces d'écritures mystérieuses.
Dans les deux cas, le rapprochement avec les courbes et les reliefs d'un
corps humain s'impose: DELAERE projette sur le bois ou dans le métal son
exploration des cavernes intimes de l'anatomie. La plage du ventre se
prolonge dans des plongées plus ombreuses; l'étirement d'un muscle se termine
en un noyau d'énergie; des pénétrations s'ouvrent sur des éblouissements
infinis. L'emploi de deux nuances de bois ou de vernis engendre parfois le
sentiment de caresse, de protection, de délectation au toucher. Toutes les
interventions de l'artiste dans la substance du bois sont des points d'orgue
sensuels, comme si sa musique à lui consistait en une ligne mélodique simple
et sinueuse qui gonfle soudain dans l'espace, crée une bulle harmonique et
provoque des ondes d'écho qui se répètent d'une oeuvre à l'autre. Les
proportions changeantes de celles-ci en font soit une fugue, soit un motet;
ou elles s'amplifient en une symphonie en trois mouvements dans les oeuvres
plus vastes, véritables triptyques aux douces ondulations de dune ou d'océan,
ou de respiration rythmée. Occasionnellement, une brutale déchirure tend à
écarter deux pans géométriques: DELAERE tisse alors entre elles un réseau de
liens qui doivent reconstituer leur intégrité, mais qui deviennent aussi
cicatrices. Pour DELAERE, les matériaux -avec une prédilection marquée pour le bois blond- sont des éléments organiques: ils ont leur spécificité propre et leur toucher personnel, mais ils se prêtent avec complicité aux malaxations de l'artiste et enrichissent ainsi nos perceptions sensorielles et mettent au défi nos facultés d'interprétation.
--------------------------------------------------------------------------- Michel Delaere is
geen beeldhouwer in de gewone betekenis van het woord: hij gaat geen klomp
hout of steen te lijf met beitel en burijn; hij boetseert geen smeuïge klei;
hij giet geen gloeiend en rokend gesmolten metaal in vuurvaste vormen; hij
doet geen symbolische of mythologische figuren uit een marmerblok te
voorschijn komen, zoals Michel Angelo bescheiden beweerde dat het volstond om
een meersterwerk voort te brengen. Delaere kan geschikter beschreven worden
als de edelsmid van het hout, ware het niet om de afmetingen van zijn
werken,en om zijn gebeurlijk gebruik van cement of metaal. Hij houdt meer van
vlakke panelen dan van volumes; hij brengt liever reliëf aan tegen of in een
vlak, dan dat hij driedimensionale figuren schept in de ruimte; hij behandelt
vierkante of langwerpige schijven alsof ze delicate huidsecties waren welke
hij bewerkt met de angstvallige nauwgezetheid van een esthetisch aangelegde
chirurg. Hout heeft beslist
zijn voorliefde, en ook wanneer hij andere materialen gebruikt blijft de benadering dezelfde.
Met zorg en een intuïtief voorgevoel, kiest hij zachte houtsoorten uit met
fijne gelijklopende vezels, liefst zandkleurige, honigblond of rijkbruin als
het loof van een Indian Summer. Doorschijnend vernis van diverse
schakeringen, of het samenlijmen van verschillende houtstroken, brengen soms
delicate nuanceringen - nooit scherpe tegenstellingen - teweeg. Soms dekt hij
zijn panelen met een dunne laag blauwe lakverf waarover het licht heenglijdt
en donker-weerspiegelende schaduw- of helle glansvlakken doet ontstaan. Delaere gaat
altijd uit van streng-geometrische vormen: vierkant of rechthoek, maar ook
wel langgerekte vierhoeken of figuren waarvan één zijde overloopt als een
waterval,of in zachte golving uitdeint. Met het oppervlak
van deze harmonieuze geometrische vormen in te kerven, schijnt Delaere er
leven in te blazen of er een verholen dynamiek uit te voorschijn te toveren.
Zijn panelen,hetzij in Noord-zuid, hetzij in Oost-West richting, alsof
valleien ontstonden door de werking van staag stromend water,of alsof de
wenteling van de aarde en het blazen van de wind de sporen van een
geheimzinnige schrift bloodlegden. Aanzwellingen of uithollingen, plooien en
rimpels breken de serene strakheid van het vlak en schijnen de vezels in
beweging te zetten. Vaak doen ze aan de glooiïngen van een heuvellandschap
denken en soms zou men zelfs een horizontlijn of de in zand vastgelegde
zweepslag van een windruk kunnen herkennen. Maar meestal dringt de aanknoping
met, of de toespeling op, de rondingen en de vrouwen die waar te nemen zijn
in de geografie van een menselijk lichaam zich op: Delaere boetseert in het
hout of in het metaal zijn gevoeligheid voor de intieme spelonken van onze
anatomie. De vlakke zachtheid van een buik verloopt in duistere en verborgen
diepten; spieren- of zenuwstrengen vervloeien in energieknopen of knoppen; indringingen
leiden naar laaiende en stralende licht- of lustpunten. Bloemkelken en
stengels verwijzen evenzeer naar lichamelijke streelgebieden, zinnelijke
waarnemingen en gebaren. Ook roept het werk van Delaere sterke muzikale
aanvoelingen op: een melodische lijn schijnt alle panelen aan mekaar te
rijgen: ze loopt kronkelend door heel het werk, zwelt plots aan in de ruimte,
en wekt een echo die van sculptuur tot sculptuur verder klinkt. Sommige
werken golven als een motet, andere spinnen een fuga uit. Wanneer Delaere
drie of vier panelen aan mekaar voegt, zijn de verschillende delen verbonden
door een symfonische ademhaling, een deining als van duin of oceaan. Het komt
voor dat twee secties van mekaar gescheurd worden: Delaere weeft dan tussen
hen een net van heraanknopingen, als om hun integriteit te herstellen en te
vrijwaren. Maar die banden zijn tevens littekens en de bewijssporen van hun
kwetsbaarheid. Materialen - en
vooral zacht-gegreind blond hout - zijn voor Michel Delaere organische
elementen: ieder van hen heeft een eigen specificiteit en een persoonlijk
betastingsvermogen. Maar bereidwillig en medeplichtig laten ze zich door de
kunstenaar kneden en boetseren, waardoor ze ons zintuiglijk genot verhevigen
en ons interpretatievermogen uitdagen. Galerie Montjoie, Bruxelles. |
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Paul CASO -LE SOIR- février 1989 Cette semaine, une exposition
de sculptures d'une particulière qualité retiendra l'attention: les surfaces
rompues d'une extrême sensibilité de Michel DELAERE à la galerie Montjoie. Il
ne s'agit pas d'un débutant mais d'un artiste dans la quarantaine, déjà
dûment chevronné, maîtrisant parfaitement les matériaux. Michel DELAERE, nous revient
sous le signe des brumes - comme si la rosée spirituelle ajoutait à ses
surfaces peaufinées et fracturées un supplément fugitif et ondoyant de la
nature-. Dans ce miroir adouci, le sculpteur sépare les ombres, suggère le
jaillissement d'une source, l'ouverture d'une grotte ou la cachette d'un
trésor, car il y a aussi un secret à surprendre. Ce super artisan est avant
tout un poète qui doit entendre les confidences de la forêt. Galerie MONTJOIE, Bruxelles. |
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Anita NARDON
-LE DRAPEAU ROUGE- mars 1989 Qui dit sculpteur dit volume.
Chez Michel DELAERE, on parle de plans. Travail raffiné des surfaces et
virtuosité dans l'agencement de celle-ci confèrent à son oeuvre une
singularité de langage devenu rare. Certains panneaux de bois naturel
s'ouvrent sur des coffres mystérieux où l'artiste cache sans doute un peu de
son coeur. Très souvent les plans sont divisés en deux volets qui se
rejoignent, le chiffre deux du couple hante l'artiste. Le polissage du bois
donne des courbes sensuelles et somptueusement vivantes, où on a l'impression
de voir couler le bois comme on coule le métal en fusion. Dans cette démarche
plastique élégante et perverse à la fois, subsistent des moments de haute
sensualité. Ainsi, dans certaines oeuvres, s'ouvrent des lèvres qui recèlent
de leurs replis un éclairage savant. L'érotisme est dans le fil du bois. Les oeuvres nouvelles sont
laquées de bleu sombre, elles sont nocturnes au sens de la nuit. J'ai
toujours trouvé à Michel DEALERE une volonté de communication dissimulée dans
les replis de son oeuvre, sa veine récente est peut-être une allusion au
cosmos au seuil duquel nous sommes en cette fin de siècle et où l'artiste
semble nous inviter à nous rendre à la rencontre de "
l'autre". Galerie MONTJOIE, Bruxelles. |
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Guy GILSOUL -POURQUOI PAS? L'EXPRESS- mars 1989. Avant d'être sculpteur, Michel
DELAERE apparaît comme un amoureux des essences rares. Tellement même, que
c'est à peine s'il ose, avec ses ciseaux d'abord, ses enduits et parfois ses
monochromies lisses, entamer les panneaux. Les surfaces cependant se gonflent
et se creusent, s'offrent et laissent glisser les lumières. Parfois elles se
plissent ou se couvrent d'autres épidermes mais à chaque fois, elles se
dérobent et se réfugient dans d'étranges brumes. Le bois devenu feuille aime
les caresses. Galerie Montjoie, Bruxelles. |
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Jean-Pierre DENIS - L'oeuvre et l'artiste sont marqués par une double fidélité.
Fidélité au bois de cèdre: un bois légèrement veiné et à l'apparence douce,
que le sculpteur façonne avec un plaisir sensuel évident. Fidélité aussi à ce
désir de communiquer: les sculptures murales sont un prétexte ( mais quel
prétexte!) pour entrer en communication avec les autres. Michel DELAERE est
un homme aux sentiments à fleur de peau. Il a trouvé dans le cèdre un moyen
d'exprimer une infinie tendresse. Dans ses expositions
précédentes, il avait quelque peu délaissé son bois préféré. Cette infidélité
n'a pas été inutile. En utilisant comme support un bois composite, laqué le
sculpteur introduit la couleur dans son oeuvre mais supprime toute trace du
matériau de base (le laquage recouvrant l'entièreté du support). En utilisant
l'acier, DELAERE fait l'expérience de ce qui est dur et rugueux. Les seize sculptures murales
exposées aujourd'hui constituent une sorte de synthèse. Des panneaux laqués
de couleur sombre s'ouvrent sur un espace intérieur modelé dans le cèdre.
D'autres assemblages de panneaux laqués sont traversés verticalement par une
"coulée" de cèdre légèrement teinté. Aux abords de la coulée de
cèdre, le bois laqué porte la marque des entailles de l'outil. Ce contraste
du rugueux sur une surface lisse permet de jouer avec la lumière. Enfin, Michel DELAERE présente
une série de panneaux sculptés dans le cèdre uniquement. Le regard est
caressé: la pureté des courbes, le polissage si parfait du bois rend visible
le plaisir tactile que l'artiste a entretenu avec ce bois vivant. Tout est intérieur dans les
oeuvres de ce sculpteur. Il tente de nous rendre visibles et sensibles ses
sentiments les plus profonds. Galerie Beciani, Charleroi. |
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Y. V.C.
-VERS L'AVENIR- mars 1990. MICHEL
DELAERE A LA "GALERIE ARCADE"
La
galerie ARCADE de Waterloo est, sans conteste, la salle d'exposition la plus
ouverte aux aux techniques d'art contemporain du brabant wallon. Les amateurs
commencent à s'y presser. Il
seront sans nul doute nombreux pour s'y rendre, jusqu'au 4 avril, pour y
admirer le travail de Michel DELAERE. L'homme mérite en effet qu'on le
connaisse. Né en 1943, auteur d'expositions remarquées à Bruxelles,
Charleroi, Tournai, Liège, Knokke, Courtrai, Louvain-la-Neuve mais aussi, en
groupe cette fois, à Eindhoven, Valbonne, Cannes ou Paris, apprécié des
grosses entreprises belges, Michel DELAERE se présente comme sculpteur. L'on
pourrait donc imaginer un homme confrontant une section de tronc d'arbre,
l'attaquant au ciseau, faisant sauter de rudes copeaux de la masse, puis
taillant de plus près, élaguant avec un soin plus méticuleux et terminant par
de petits coups de burin. Dans son cas, il n'en est rein. "Orfèvre du
bois" serait une désignation qui conviendrait mieux à son genre de
travail, indépendamment des proportions de l'oeuvre. Michel
DELAERE affectionne en effet le carré ou le rectangle plan plutôt que le
volume. Il préfère le relief à la ronde bosse. Il entaille des plages
ligneuses comme si elles étaient de malléables cristallisations de sable au
de peaux vivantes qu'il traite en chirurgien précautionneux, les critiques le
disent, d'un sens esthétique raffiné. Ses oeuvres, laquées de sombre,
plaisent à tous.! Galerie Arcade, Waterloo. |
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Anita NARDON -LE DRAPEAU
ROUGE- mars 1990. LES PARTITIONS DE MICHEL DELAERE: Cela s'appelle, à défaut d'autre terme: des sculptures
murales. Je les nommerais volontiers "partitions" car c'est bien de
partition de la matière que naît le travail raffiné de Michel DELAERE. Les
panneaux d'essences rares sont coupés en deux verticalement, travaillés à la
gouge, polis et modulés, ils sont alors réassemblés en laissant la faille
centrale ouverte. A l'intérieur, ce ne sont que plissements, vagues, traces,
c'est le Grand Erg après le vent de sable ou une paroi rocheuse à la fin d'un
hiver d'avalanches. Allusion au travail souterrain mais constant d'une nature
en mutation? Les pièces divisées en deux pans, est-ce un rapport
d'opposition, de conflit ou rapport de couple, d'harmonie. Pour dramatiser
les volumes, Michel DELAERE use de la laque sombre qu'il rehausse depuis peu
de touches de couleur. Parfois un bois naturel satiné apparaît, c'est le côté
sensuel de la matière. Les partitions récentes nous renvoient à nos
questions-réponses. Un effet de miroir? Le créateur aussi s'interroge et je
pense que des choses se préparent qui n'ont pas encore atteint le niveau du
conscient. Galerie ARCADE, WATERLOO. |
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S. CHRISTOPHE
- LES ARTISTES DE THUDINIE A L'ABBAYE D'AULNE: PEJI, MARCHOUL, DELAERE ET LES AUTRES... -Michel DELAERE est un habitué des sculptures murales. Ses
trois oeuvres en bois laqué et cèdre assemblé (même si cela ressemble parfois
à du...plastique) jouent sur le contraste entre le lisse et le rugueux, entre
le rouge et le noir (les deux seules couleurs utilisées). Des oeuvres
"en mouvement": on dirait qu'elles s'écartèlent, qu'elles
s'ouvrent, à la manière de la terre hyper-sèche sous l'action du soleil...A
découvrir! AULNE. |
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Wim
TOEBOSCH
-ARTS ANTIQUES AUCTIONS- septembre
1991. Les
bois laqués et les cèdres teintés de Michel DELAERE, chez TEMPERA faisaient
penser, par le gonflement de douces collines et les plissements de vallées
peu profondes, au lent travail de l'érosion sur un paysage brabançon. Maintenant,
les failles se font plus marquées, devenant à la fois plus mystérieuses et
plus fascinantes; les reliefs sont plus menaçants, comme si de violentes
éruptions se préparaient au sein de ces plaques de bois précieux. Elles
évoquent aussi, organiquement, des tensions qui font éclater mais aussi
camoufler le désir, des exacerbations et des promesses voilées -et des
glissements de lumière, des jeux d'ombres dans les replis secrets et éclats
de lumière sur des cimes polies et glissantes, mais accessibles. Galerie
Tempéra, Bruxelles. |
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Chantal
ELSOUT
-L'EVENEMENT- septembte-octobre 1991. EXPOSITION DES SCULPTURES DE MICHEL DELAERE A Du 21 septembre au 27 octobre, Michel DELAERE
exposera ses dernières oeuvres. Salué par la critique comme l'un de nos
excellents représentants, cet artiste belge de 47 ans allie la maîtrise
parfaite des matériaux à un incontestable esprit poétique teinté d'érotisme. Très habile, la main légère, il invente des formes
au départ de panneaux de cèdre rouge du Canada, caresse le bois,
l'apprivoise, pour tout à coup l'entailler, lui creuser le flanc, prenant
ensuite plaisir à polir la plaie, à en arrondir les contours. Il obtient ces courbes sensuelles et
somptueusement vivante, d'où l'on a l'impression de voir couler le bois comme
s'écoule le métal en fusion. Tout cela est réalisé avec une science de
l'arabesque et d'un polissage admirable. Paul Caso écrit de lui: "Ce super artisan est
avant tout un poète qui doit entendre les confidences de la forêt". Galerie Tempéra, Bruxelles. |
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1980-1990